Jules Sauer, le roi de l’émeraude brésilienne est décédé en février 2017, à l’âge de 95 ans. Je l’avais rencontré à Rio en 2015 pour raconter son histoire, celle d’un jeune juif français de 19 ans qui, après avoir fui l’Europe nazie, émigre au Brésil et devient le roi de l’émeraude.
En débarquant à Rio, Jules Sauer est engagé chez un courtier en pierres semi-précieuses. Dans les années 1960, ses compétences et son œil affuté lui permettent de déceler une émeraude dans un lot d’aigues-marines rapporté par un mineur. Or, à l’époque, le seul pays sud-américain à produire des émeraudes est la Colombie. Il part alors en compagnie du mineur explorer la région du Minas Gerais, creuse avec lui, découvre d’autres émeraudes et surtout achète toutes les concessions qu’il peut.
De retour à Rio, il envoie quelques pierres aux cabinets d’expertises allemands et anglais qui refusent de reconnaître les pierres comme étant des émeraudes. Jules Sauer se tourne vers le Gemological Institute of America qui certifie les pierres comme étant des émeraudes véritables. Sa fortune est faite. En 1966, sa société de vente de produits de luxe, Amsterdam Sauer, est le premier joaillier sud-américain à remporter le Diamonds International Award, la plus prestigieuse récompense en bijouterie internationale.
