Antoine Lorgnier - Photographies

Covid-19, un labo sous pression

A Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, le Centre Hospitalier Intercommunal Robert Ballanger abrite un service virologie qui, depuis mars 2020, analyse environ 250 tests PCR par jour pour dépister les personnes atteintes du virus de la Covid-19. Un travail méticuleux pour une poignée de femmes qui mettent un point d’honneur à prévenir les patients sous 24h !

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Elles s’appellent Abla, Elodie, Francoise  et Marlene et travaillent au service virologie du laboratoire de biologie médicale dirigé par Lydia Maisonneuve.  Dans leur labo, elles se consacrent tout leur temps à analyser les tests PCR pratiqués par le service des Urgences de l’hôpital Robert Ballanger. Depuis mars 2020, elles ne font plus que ça, de 8h30 à 19h. 250 tests par jour, une goutte d’eau dans l’océan des milliers de tests qui se pratiquent chaque jour en France. « Il nous faut environ 5h pour connaître le résultat d’un test, explique Elodie Collin, la chef de service Virologie. Nous travaillons presque à l’ancienne, c’est à dire avec très peu de machines et beaucoup de manipulations manuelles car isoler l’ARN (Acide ribonucléïque, l’ADN du virus) de la Covid-19 est compliqué ». 

Des gestes précis

Lorsque les échantillons des tests arrivent au laboratoire, ils sont traités une première fois. Une technicienne les manipulent alors sous hotte ventilée afin de préserver à la fois les échantillons et sa santé. A l’aide d’une pipette, elle prend quelques gouttes de chaque échantillon pour le transférer dans une éprouvette qui ira dans une extractrice. Avec une autre pipette, elle introduira ensuite des réactifs qui vont concentrer les échantillons et faciliter l’extraction de l’ARN.  IL faut alors 1h20 à l’extractrice pour faire son travail. En phase 2, ces éprouvettes sont mises en plaque et traitées à la main en chambre propre avec des produits amplificateur (enzymes) qui vont là aussi aider à la détection du virus. Enfin, toujours manuellement, ces plaques reçoivent des produits thermocycleurs et fluorophores qui vont permettre à une autre machine, l’amplificateur, de donner un résultat fiable à 99,99%. Deux heures plus tard, les résultats tombent sur l’écran de l’ordinateur des laborantines. Nom après nom, elles vérifient les courbes. Si elles restent en-dessous de seuils prédéfinis, le patient est négatif. Si les courbes s’affolent et les dépassent, alors le patient est positif.

Une mission de service

« A ce jour, le pourcentage de cas positifs avoisine les 10%, un chiffre en hausse, s’inquiète Lydia Maisonneuve, chef du Laboratoire de Biologie Médicale de l’hôpital. Devant l’afflux des tests, le personnel du service virologie est passé de 3 à 8 personnes, pour l’essentiel des autres biologistes de mon service qui ont té formés au dépistage de la Covid-19. Nous avons aussi maintenant une standardiste dédiée qui reçoit les appels des gens qui veulent se faire dépister. En revanche, ce sont les techniciennes qui appellent les patients un à un pour les prévenir du résultat de leur test dans un délai de 24h. Et ça croyez moi, ça prend du temps et ce n’est pas la partie la plus facile de notre métier mais nous mettons un point d’honneur à le faire ».  « Nous ne faisons que 250 tests par jour, renchérit Marlène, mais au moins les gens savent rapidement au contraire des labos privés qui pratiquent des milliers de tests par jour et mettent une semaine à donner les résultats ».  Nul doute que,  grâce au travail de ces femmes, la notion de service public prend tout son sens.

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