Roger Anger (1923-2008), est diplômé des Beaux-Arts de Paris en 1947. Quand il ouvre son cabinet d’architecte en 1953, il s’entoure de designers, d’artistes et d’autres architectes, principalement des amis des Beaux-Arts, pour imaginer des projets complets (décoration intérieure, mobilier…). En 1957, la salle d’exposition conçue pour les Manufactures de verre Boussois, sur le boulevard Haussmann à Paris, est un succès et les clients affluent.
Roger Anger fréquente l’Inde dès le début des années 1950. Sa femme, Françoise Morisset, n’est autre que la petite-fille de Mirra Alfassa, connue plus tard sous le nom de La Mère, installée à Pondichéry pour s’occuper de l’ashram de Sri Aurobindo. Lors d’un de ses voyages, Roger conçoit pour elle fut un complexe sportif. Dix ans plus tard, il devînt l’architecte en chef d’Auroville, un projet fou imaginé par La Mère et Sri Aurobindo au milieu de nulle part dans la région du Tamil Nadu. En 1968, le plan d’Auroville est approuvé et les travaux commencent. Parmi ses réalisations les plus connues figurent les « maisons-sculpture » qui forment le quartier « Residence », situé un peu à l’écart du fameux centre dominé par le Matrimandir. Une poignée de maisons aux formes étonnantes à la fois anguleuses et rondes, basses comme voulant se confondre dans la terre rouge du sol. Roger y avait sa demeure dans laquelle il passait de longues après-midi à peindre et à sculpter. Visite en compagnie de Louis Cohen, qui continue l’œuvre de Roger Anger, et de Jacqueline Lacoste, sa compagne et collaboratrice pendant de longues années et qui, aujourd’hui, veut redonner sens et vie à l’œuvre de Roger Anger en rééditant certaines de ses sculptures.